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A la Conquête du Cap Nord

7 septembre 2011

7 mois en vidéo

Voici enfin la vidéo tant promise à beaucoup de monde.

Bon visionnage :)

 

Désolé je n'ai pas réussi à la centrer. Le mieux est encore d'aller la voir directement sur Viméo:  http://vimeo.com/28412596

 

 

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1 novembre 2009

Certain font des rêves toute leur vie, d’autres les réalisent !

Je reprends pied, doucement dans un monde différent du mien. Mes roues se sont arrêtées de tourner depuis bientôt 3 semaines mais ma tête m'emmène encore dans le lointain, près du vent qui m'a fait tant souffrir, près des vagues, de l'océan gigantesque : véritable infini, près de ces reliefs rocheux : côtes déchirées, fjords majestueux qui me laissaient les yeux rêveurs, en pleine extase... Je voyage malgré ma sédentarité pesante. Je continue mon aventure intérieure, celle qui m'a toujours animée pendant ces 6 mois.

J'ai découvert la liberté, celle à laquelle on ne croit plus lorsqu'on est prisonnier d'un système réglé, calibré, ajusté. Cette sensation qui un bout jour s'est révélée et m'a envahit. J'ai dès ce moment compris que les règles n'existaient plus, que le temps était mon ami et l'horizon mon avenir. Ces secondes qui passaient je ne les devais à personnes, c'étaient les miennes. J'étais maitre du temps, maitre de mon temps...

J'ai alors pris ma place dans le voyage. Je me suis laissé entrainer par mes envies, guidé par mes pulsions qui m'emmenaient vers l'inconnu. Celui dont nous ne connaissons rien mais qui peut se révéler si riche. Rien ne nous pousse normalement à nous lancer dans cet inconnu, nous en avons peur, nous le fuyons, notre vie que nous avons construite nous rassure, nos barrières que nous tenons fermées nous protègent... J'ai brisé mes chaines et suis parti rencontrer cet inconnu que l'on redoute. J'ai plongé tête en avant vers un monde que certain évite. J'ai pris confiance en moi, en mes décisions, en mon instinct et j'ai évolué ainsi pendant ces mois. Mon corps s'est adapté, mes yeux se sont ouverts et mon esprit s'est éveillé. Je me suis découvert. Mon esprit vagabondait sans cesse et j'ai profité de la vie comme jamais je ne l'avais fait.

Chaque jour était nouveau, l'habitude ne s'y mêlait plus. Libre de mes mouvements, de mes envies, j'ai évolué comme je le voulais, en profitant de chaque moment même des plus durs, de ceux qui m'ont fait souffrir. Car le voyage est un tout. Toutes les émotions, les rencontres, les efforts font le voyage.

Je me revois encore rêver de voyager à vélo il y a quelques temps. M’imaginer quitter les personnes et les lieux que j’aime et découvrir un terrain nouveau. J’ai longtemps hésité à partir parce que je pensais que ma vie ne s’y prêtait pas, que j’étais bien dans ma routine. Puis le projet a muri, tout au fond de moi, je me suis senti prêt. Quitter ma vie pour me lancer vers l’inconnu, certain m’y ont aidé d’autres ne m’ont simplement jamais compris. Peu m’importe, je suis parti, j’ai vécu un rêve, mon rêve et Jamais je ne le regretterai.

Désormais je redécouvre ma vie avec un nouveau regard, plus posé, plus attentif. J’ai appris à suivre mon instinct et c’est souvent lui qui m’a mené vers des rencontres, des paysages, des émotions particulières qui ont animé mon voyage. Jamais je n’avais eu conscience de cette force que nous possédons naturellement, désormais je ne veux plus la perdre.

Certain me prendront peut être pour un fou, me diront qu’il faut que je remette les pieds sur terre et que le rêve ne peut pas continuer éternellement. Je leur répondrais simplement que chacun profite de sa vie comme il l’entend, arrêtons nous de fuir et découvrons qui nous sommes…

 

Le voyage est une formidable expérience mais l’aventure est d’abord intérieure. J’ai parcouru 12 000km en poussant sur des pédales mais ce n’est rien face à la distance que mon esprit a parcouru.

Tous ces kilomètres restent impossible à mes yeux pourtant avec une conviction et de la détermination, je pense que chacun peut y parvenir. Le vélo reste un superbe engin pour voyager et je ne compte pas le laisser au fond de mon garage.

 

J’espère vous avoir fait rêver à votre tour pendant cette aventure et je remercie chaque personne pour m’avoir suivi, encouragé et accompagné tout au long du voyage. Pour tout ceux qui souhaitent en connaître d’avantage, je leur répondrais avec plaisir par mail : lionel.rossetto@gmail.com

 

Ouvrez votre cœur, écoutez vous, ne fuyez pas vos envies.

Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour réaliser ses rêves, ayez simplement confiance en vous !

 

Certain font des rêves toute leur vie, d’autres les réalisent !

 

 

A bientôt à vélo…

19 octobre 2009

Home Sweet Home !

Assis sur une chaise, au chaud, le regard absorbé par les sommets du massif du Mont blanc lorsque ma tête se relève, je m'engage pour partager une nouvelle fois ces kilomètres laborieux dans les Alpes.

Au pied du col mythique du tour d'Italie (le Giro), j'ai récupéré l'énergie nécaisse pour m'engager dans cette dernière partie alpine. Au matin, l'air est frais, le Soleil pointe le bout de son nez et quelques rayons parviennent jusqu'à ma tente. Les rayons font briller la rosée présente dans l'herbe et aucun nuage ne semblent perturber ce ciel limpide.

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Aujourd'hui je sais que mon corps va souffrir, mes jambes vont me supplier d'arrêter et ma tête sera ailleurs, perdu dans les sommets alpins qui se dressent autour de moi. Je m'engage sur cette route et après quelques kilomètre un compagnon cycliste me rejoint. Nous discutons et décidons de monter ensemble. J'aperçois le premier virage numéro 48... cela me laisse reveur. Le montée s'engage et nous avalons les virages en prenant un certain plaisir à regarder les chiffres qui diminuent, nous rapprochant du sommet. Pitt, équipé de son VTT sans sacoche, avance un peu plus vite que moi mais prend le temps de m'attendre et nous progressons ainsi, à vitesse constante pendant la montée. Les derniers virages s'enchaînent et je vois apparaître le sommet du col. L'odeur des paninis et des saucisses qui cuisent au bord de la route me donnent l'eau à la bouche mais avant de me restaurer, je franchis les derniers mètres qui me séparent du panneau du col et crie ma rage et ma victoire. Mes jambes ont tenu, la tête était forte et le paysage exceptionnel. Je suis si heureux d'avoir monté ces 1800m de dénivelé et vraiment surpris d'y être arrivé. Je quitte Pitt qui s'en va un peu plus haut faire une descente en VTT et je poursuit ma route en descente cette fois-ci. Je me restaure et m'engage dans le second col: passo di Foscagno. La montée est régulière et les kilomètres défilent jusqu'au derniers virages qui me demandent de puiser dans mes réserves. Je sens que mes jambes ont donné ce qu'elles avaient, désormais c'est tout le corps qui subit. Au sommet, je passe une frontière pour rester en Italie mais atteindre Livigno, petite ville où tout est détaxée. Un dernier col (passo d'Eira) me demandera un ultime effort pour trouver une endroit où dormir.

Au lendemain, le ciel se voile, mais je continue mon enchainement alpin. C'est en premier le passo di Foscola di Livigno que j'avale en petit déjeuner puis j'enchaine en atteignant le col de la Bernina. Le brouillard épais m'enveloppe et je commence à claquer des dents. Je tremblote et m'habille en vitesse pour m'engager dans la descente. Entre deux virages, la couverture nuageuse se déchirent et le pic Bernina, sommet de 4000m tant désiré par de nombreux alpinistes, apparaît. Amoureux de la montagne, je contemple cette face inhospitalière parsemé de roche, glace. Une légère couche neigeuse saupoudre le tout, je reste un moment, fasciné.

Désormais, je suis en Suisse et m'attaque à un dernier col l'Albulapass pour terminer ma journée. Je croise quelques cyclo-voyageur car la route que j'emprunte est un itinéraire balisé pour des randonnées à vélo.

Le lendemain, le temps est instable et la route humide par les averses nocturnes. Je m'engage dans cette vallée des Grisons qui m'amène jusqu'à une première difficulté l'Oberalppass. Je rattrape un jeune de 14 ans lancé à l'assault de ce très beau col. Il s'accroche et nous progressons ainsi jusqu'au sommet. Nous parlons un moment puis m'engage dans la descente de l'autre coté sous une pluie torrentielle. Je n'ai pas eu le temps de sortir mes habits imperméables et je suis completement trempé. Il fait froid mais heureusement l'averse est localisé sur le sommet du col et dès les premiers virages en descente, sèche avec le vent et la vitesse. J'arrive en bas frigorifié... J'atteint le pied de mon second col de la journée: le Furkapass. La Suisse possède un réseau de train qui permet de placer les voitures, camions, bus sur les trains afin de traverser ces cols alpins. Du coup, la route est très agréable et il y a très peu de circulation. Cependant le temps devient très mauvais et la pluie me suivra pendant les 5 derniers kilomètres. La descente est interminable. Armée de moufle, cagoule, surpantalon et veste, je combat le froid alpins qui me transperse. Mes mains raidies par le froid restent agrippées au freins. De l'eau s'infiltre dans mes vetements, tout mon corps se tort et tremble de froid. J'atteint finalement un petit hameau où je trouve une auberge pour me réchauffer sous une bonne douche.

Ensuite, J'ai progressé dans cette Suisse Valaisanne sous un temps plutot triste atteignant Martigny. Puis, le lendemain matin, j'ai attaqué mon dernier grand col de la Forclaz. Le Soleil pointait le bout de son nez et chaufffait les vignes présentes sur les pentes de la vallée. Les souvenirs de cette montée que régulièrement je venais affronter en vélo de route me reviennent en tête. Puis je retrouve enfin la frontière française après plus de 6 mois d'aventure cycliste. Je m'arrête, descend du vélo et contemple ce drapeau qui flotte au sommet. La France s'ouvre devant mes yeux. Je suis submergé par la joie de toucher le territoire français.

Encore quelques kilomètres en Haute Savoie et quelques cols à franchir puis j'atteint Chambéry accompagné de Robin, qui était parti quelques jours avec moi au début de l'aventure. La place des Éléphants (lieu de mon départ) apparaît. Je frissonne, et dans ma tête, défilent les images de mon départ. La boucle est bouclée. Je n'imagine toujours pas avoir fait tout ce chemin à vélo, cela reste quelque chose d'impossible à mes yeux. Pourtant j'ai tant d'images en tête, tant d'émotion.. Mon départ semblait être il y a quelques semaines mais l'aventure que j'ai vécu, si riche, semble avoir durée pendant plusieurs années...

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6 octobre 2009

Face à Face avec les Alpes !


Je suis reparti de Prague comme prévu, direction l'Autriche. J'ai décidé au dernier moment de ne pas aller jusqu'à Vienne. J'ai envie de rouler et de ne pas m'arrêter à nouveau dans une grande ville. Je fais une overdose de tourisme et puis j'aurais largement le temps d'y revenir une autre fois afin de profiter autrement de la ville. J'ai donc passé la frontière autrichienne vers Linz et atteint l'autoroute cyclable du Danube pour atteindre Passau. Il y a de chaque côté du Danube une piste cyclable particulièrement plate qui permet de progresser rapidement. A certain endroit, la piste cyclable est interrompue mais des ferry permettent d'effectuer la liaison vers l'autre rive. Seulement, certain ferrys sont en fonctionnement uniquement en été. C'est ainsi que bien heureux de trouver ma piste cyclable, je n'ai pas étudié assez précisement la carte en allemand (langue que je ne connais pas) et je me suis retrouvé en bout de piste... Un petit chemin terreux et caillouteux continuait vers un site d'escalade. Je demande ma route et on m'indique que le chemin continue, je peux l'emprunter pour retrouver la piste cyclable. C'est parti. Le chemin plat au début devient très raide en montée comme en descente, peu large et en dehors de l'itinéraire, les pentes sont très raides et se terminent directement dans le fleuve. Je pousse, je tire en faisant attention à ne pas mettre un pied de travers et finir dans l'eau 40 mètres plus bas. J'hésite plusieurs fois à faire demi-tour mais têtu comme je suis, je me dis que le chemin ne doit pas être si long... J'arrive à un passage infranchissable, même en y mettant toute mes forces, ça ne passe plus. De gros cailloux m'empèchent d'avancer. Je décide alors d'enlever mes sacoches arrière et d'effetuer deux aller-retour pour récupérer le matériel. Je décroche délicatement mes bagages tout en essayant de ne pas glisser. Je les pose contre le sentier, près d'un cailloux. Cette fois je repars mais avec un vélo allégé. Je le soulève aisément mais en même temps j'heurte une sacoche restée à terre qui commence lentement à rouler. J'hurle pour qu'elle s'arrête car je sais que plus bas, l'eau est prête à l'accueillir. Et au fait une sacoche: ça flotte ou ça coule ?? Pas le temps de me poser cette question, je me dépéche de reposer  le vélo avec précision pour que le reste de mes bagages ne prennent pas la direction du ravin puis je cours. La sacoche va plonger dans le vide et c'est dans un instant magique que je dérape et tombe sur le coté, les bras bien tendus et les mains ouvertes, saisissant ma sacoche en plein vol. Le juste moment. 1 seconde de plus aurait été de trop. Je réalise mon geste mais suis encore paniqué par ce qui m'est arrivé. Je me relève, couvert de terre, le côté droit éraflé. J'embrasse ma sacoche ! Je décide de faire demi-tour. Je retrouve mes grimpeurs autrichiens, roule 20 km dans l'autre sens, traverse un pont et récupère la piste cyclable dans l'autre sens. J'atteindrais un camping vers 19h, fatigué d'avoir tant donné et heureux de retrouver mon duvet...

J'ai continué ainsi jusqu'à Passau puis j'ai pris une autre piste cyclable qui suit l'Inn et le Salzach. J'ai traversé Salzburg et je me suis fais une petite visite nocturne. J'ai suivi l'itinéraire cyclable jusqu'aux Alpes et mon premier col. Je suis parti du camping, les jambes prêtent à affronter un très haut col. Départ de 700m pour atteindre les 2400m. La météo est grise, pluvieuse par moment. Je passe le péage pour les voitures qui souhaitent emprunter l'itinéraire et soudain la route se redresse. Elle restera ainsi pendant 25km. 12% d'effort, de sueur, de détresse. Seuls les virages me permettent de souffler un peu. Je me demande vraiment ce que je fais là. Ma folie a atteint un niveau que je ne connaissais pas. J'atteint les 2000m et continue à décompter les virages. Par moment je n'avance presque plus. Je pense même que j'irai plus vite à pied. Qu'importe, je pédale tant que j'ai de l'énergie. Je suis en tee shirt, trempé mais je fume de chaleur. Je vois les derniers virages et le mémorial d'arrivé. Je me traine jusqu'au sommet lamentablement. En haut, une fine pellicule neigeuse commence à recouvrir mon vélo. Je suis assis sur un banc, le regard vide, les bras nus. Je ne sens ni le froid, ni le chaud, je ne souffre plus. Je ne sens plus rien. Je rêve un moment puis m'habille en vitesse. Photo souvenir en haut du Glossglockner. Puis j'entame la descente. Je m'arrête dans un virage, à l'abri du vent, frigorifié. Je sors mon réchaud, boit du thé pour me réchauffer et mange pour retrouver des forces. Je repars. La descente s'éternise, je n'en vois plus la fin. Je retrouve la chaleur des fond de vallée et peux enfin enlever mes couches de vetements. Un dernier col pour terminer et plonger sur Lienz dans le Tirol, avec une vue incroyable sur les Dolomites italiennes. Je crie ma joie dans cette descente, atteint la ville et dors le regard perdu dans les parois vertigineuses.

 

Depuis 3 jours, j'ai atteint l'Italie et les Dolomites qui me font rêver depuis bientôt 1 mois. J'entame mon premier face à face avec le massif en me trainant sur une route à 14%, atteignant le pied des Tre Cime De Lavaredo. Une fois en haut, je crie mon bonheur et ma douleur. Tout est si beau, pur. C'est magnifique, encore plus que tout ce que j'avais imaginé. Je redescend et passe mon premier col italien: il passo de tre Croci. J'atteint Cortina d'Ampezzo et m'installe pour dormir. La nuit est froide, ma montre m'annonce 4°c. Au matin, une partie de ma tente a gelé mais j'ai très bien dormi. Je m'aperçois que ma roue est à plat. Je change la chambre à air et un peu après recommence et change le pneu qui aura fait son temps. Deuxième crevaison en 11 000km et premier pneu changé. Schwalbe c'est vraiment top !! Je repars finalement vers les 10h direction il passo di Falzarego puis j'enchaine sur le passo Pordoi. Il est 17h, je suis claqué. Je m'arrête dormir dans une petite auberge et me restaure avec des pizzas. Viva l'Italia !

 

Le lendemain, je repars, frais et prêt à aligner les kilomètres. Je passe le passo di Costalunga puis une descente impressionnante m'annène jusqu'à Bolzano. Je continue ma route, traverse Merano et m'enfonce dans la vallée du Tirol. Une superbe piste  cyclable à travers les vergers m'ammène jusqu'à la ville de Prad, au pied du grandiose passo del Stelvio. Aujourd'hui, je me repose et demain j'irai  affronter les 40 virages du Stelvio et atteindre la Suisse!

 

 

Mon prochain post devrait être écrit en France, au chaud, au sec, confortablement installé. Plus que quelques cols et quelques jours avant de retrouver la frontière française.

 

Le bout du voyage approche mais l'aventure ne sera jamais finie... 

24 septembre 2009

Un retour déroutant

Après ma traversée nocturne en ferry de la mer Baltique, j'ai atteint les côtes de Pologne. Fraichement arrivé à 7h ce dimanche, les rues sont vides et une grande partie des gens dort encore.  je m'engage comme un furieux hors du ferry et sur les routes polonaises la tête encore dans l'oreiller. Je m'arrête quelques kilomètres après pour déjeuner et fait la rencontre de deux polonais. Premier contact très sympa malgrés nos difficultés pour communiquer. Les heures défilent et je roule en direction du Sud, un peu dérouté par ces nouvelles routes qui sont bosselées et présentent de temps à autre de nombreux trous. Je traverse des villages où les poulaillers se trouvent en pleine rue. Chaque petit village a son épicerie avec une partie alimentation et une partie alcool. Je respire les alléchantes odeurs de cuisine qui s'étendent autour des habitations. J'entrerais bien manger un morceau !

Vers 12h, le temps se gatte et les premières gouttes s'éclatent au sol formant, après quelques minutes, une véritable rigole sur le côté de la route, lorsque celle-ci sont cabossées. Je cherche mon chemin, les yeuux rivés sur les panneaux et,comme à mon habitude en Suède, ne fait pas garde aux flaques d'eau et passe de temps en temps généreusement dedans. Cependant, les pays nordiques sont terminés et j'expérimente à présent les flaques polonaises qui plongent à plusieurs dizaine de centimètre ma roue, manquant de me faire tomber. Heuresement le vélo n'a rien. Ce sera pris comme un avertissement. Je m'arrête sous un abris bus pour manger un morceau pendant que la pluie ne cesse de tomber. Je finis par atteindre une ville où je trouve un logement pas très cher. Mes 3 phrases en polonais ne m'aident pas du tout et je finis par faire un dessin pour me faire comprendre avec la receptionniste. La pluie cesse une fois installé dans ma chambre !

Le lendemain, je reprends la route. Nous sommes lundi et aujourd'hui les gens retournent travailler. Je comprends vite les mises en garde concernant la conduite des polonais. Ils sont sans cesse pied au plancher et foncent comme des fous. A plusieurs reprises, le fossé n'est pas bien loin lorsqu'une voiture double en face de moi. Face à face avec 2 voitures de front, c'est destabilisant... Mon rétro m'aura aussi bien aidé à me décaler lorsque je sens et voit le danger. J'ai finalement décidé de retourner en Allemagne pour me sentir plus en sécurité sur les routes. Dommage car les gens étaient très agréables.

J'atteint Dresden, ville de l'Est de l'Allemagne  où je retrouve une amie cycliste que j'ai croisé sur les îles Vesteralen (Norvège) en juillet. C'est très sympa de se retrouver ici. Je reste 2 jours  pour me reposer et visiter la ville. Samedi, nous partons randonner dans le magnifique parc national de la Suisse Saxonne. Ici, de magnifiques falaises dont le rocher est composé de sable s'élèvent comme des champignons. L'escalade y est aussi très présente mais  avec une approche bien particulière. Interdiction d'utiliser de la féraille. Seuls quelques pitons plantés (dans le sable !) servent de protection et la technique pour progresser consiste à coincer des sangles dans les aspérités du rocher... C'est une forme de sécurité que je ne connaissais pas... La magnésie y est aussi interdite et grimper lorsqu'il pleut est défendu car le rocher s'érode plus vite. C'est une escalade très spéciale et particulièrement engagée.

 

J'ai continué ma route vers le Rep. Tchèque que j'ai atteint le dimanche. J'ai découvert Prague, la capitale, lundi. Hébergé, je me repose et visite cette superbe ville. Je retrouve avec dépit les grappes de touristes (même en cette saison!) qui envahissent littéralement les ruelles. Malgrés cela, l'atmosphère y est très agréale et l'architecture est incroyable. Prague mérite largement le détour. Je suis malgrés tout un peu dérouté par cette ville qui contraste fortement avec les capitales scandinaves. J'avais pris des marques dans les pays du nord, sans le vouloir, et me voilà de temps en temps surpris et étonné par cette ville. Mais c'est un plaisir de découvrir à nouveau et d'éffacer toutes ces habitudes que l'on prend.

Je compte repartir demain (25 septembre) vers l'Autriche et peut être Vienne.  Je commence à sentir l'odeur de la France et je retrouve quelques produit français dans les supermarchés. C'est ainsi que j'ai retrouvé mes bon pains au chocolots qui m'ont manqué pendant plusieurs mois ! Je me rattrape désormais... MIAM !

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12 septembre 2009

10 000

Voilà ce qu'indique mon compteur. Je me frotte les yeux, regarde à nouveau... Je ne rêve pas. Les 10 000 kilomètres ont été atteint et dépassé avec énergie et détermination. Ce n'est pas tous les jours que j'atteint un tel kilométrage alors ce soir c'est la fête. Avant d'embarquer sur le bâteau, nous trinquons tous ensemble, Pané le lion, Fenlabiz et moi même. Chacun boit ce qu'il aime. J'ai sorti de mes sacoches une graisse haute qualité pour mon ami qui me porte. De plus, depuis Stockholm, j'ai de nouvelles pédales et de nouveaux patins de freins. La classe ! Je peux de nouveaux faire des dérapages...

Ce soir, je vais quitter la Suède en prenant le ferry qui va m'emmner vers la Pologne. Je quitte la Scandinavie qui m'a accuillie pendant de longs mois. Une page se tourne, je me rapproche encore un peu de la France. Cela semble un bond enorme de rejoindre le vieux contient. Mais avant quelques 2000 kilomètres m'attendent. Ceux-ci ne font pas le poid face à ce que j'ai parcouru... Je vais les avaler !

Depuis Stockholm j'ai atteint la belle île de Gotland situé dans la mer Baltique ! J'ai pris un ferry sous la pluie à 21h me menant sur l'île à minuit. Je suis sorti à toute vitesse du ferry, la nuit m'enveloppe mais la chaleur lumineuse de la ville de Visby m'accueille. J'ai rien réservé, erre dans les rues pavés et les murs fortifiés de la ville. Où vais-je donc placer ma tente. Je finis par trouver un coin pour terminer ma nuit. Au petit matin, je retourne en ville prendre un petit dej et trouver la poste où un colis m'attend. La joie remplit mon visage lorsque je vois la paquet: livres, saucisson et fromages ! Je sens, goute et m'éxalte d'autant de saveur !
J'embarque avec ce nouveau matériel vers le nord de l'île à la rencontre d'un couple d'allemands avec qui j'ai sympathisé au camping de Stockholm. Je les retrouve par hasard au bord de l'eau s'essayant à la planche à voile en compagnie de deux amis suédois. Je passerais deux jours avec eux très agréables. Je continue ma progression vers le nord poussé avec délice par un vent particulièrement violent. J'atteint un endroit magique où se dresse des formations rocheuses très particulières. Sorte de champignons fait de calcite et de cailloux emmelés. J'en profite pour me mettre à l'eau. La mer Baltique peu salée et un peu fraîche me fait l'effet d'une bonne douche. Ainsi, pendant plusieurs jours d'affilés, je prendrais mon bain dans la mer.
Je finis par retourner à Visby luttant contre le vent qui ne s'est pas calmé. J'atteint la ville et trouve une superbe auberge de jeunesse qui était autrefois une prison. L'endroit a été completement réaménagé mais les chambres sont situées dans les cellules et les barreaux sont encore aux fenetres !
Je reste un jour à Visby pour visiter cette superbe ville fortifié en compagnie de Jonna. Etudiante et originaire de l'île, je l'ai rencontré à Oslo et j'ai pu reprendre contact avec elle juste avant de quitter Gotland. Je reprends le ferry pour rejoindre le continent tôt le matin ce qui me permet de ne pas perdre ma journée.

Depuis, j'ai progressé en Suède en retrouvant un très bons itinéraires cyclables. Quelques jours de mauvais temps et surtout la nuit qui tombe de plus en plus tôt...

L'Europe centrale m'attend. Une dernière traversée en Ferry, et je vais pouvoir passer quelques jours en Pologne. Puis tout va s'enchaîner très vite. 

1 septembre 2009

Le voyage est vivant, me fait rire un jour et pleurer le lendemain !

J'ai passé des journées riches en émotions et découvertes depuis mon départ d'Helsinki. Il y tant de choses à raconter qu'il me faudrait plusieurs messages pour en venir à bout mais commençons par le commencement...

Helsinki. Je quitte la ville avec un brin de tristesse. J'ai passé quelques superbes journées dans cette très belle ville. J'ai été logé et nourri comme un roi et l'accueil était magique. Tout était réunis pour passer de très bons moments. J'ai fini par remonter en selle, en direction des îles Aland. Cet archipel situé entre la Finlande et la Suède est composé d'une multitude d'îles. Les habitants sont finlandais mais parlent suédois et possède une certaine autonomie (drapeux, plaques d'immatriculations...)

 

En attendant le Ferry, j'ai eu la chance (et oui encore un fois!) de rencontrer des finlandais qui partait pour quelques jours sur la très belle île de Kokar. Je comptais moi aussi y séjourner une journée puis reprendre le ferry le lendemain pour passer d'îles en îles. Ils m'ont indiqué les sites à voir et les randos à effectuer sur l'île.

Une fois arrivé à destination vers 20h, je me rend directement au camping. L'île fait 15km de long et j'imagine que la découverte sera effectué en vitesse. Je découvre un fabuleux camping à un pris dérisoire. Une sensation de tranquilité m'envahit. Le silence est saisissant, comme s'il n'y avait jamais eu de bruit sur cette île. J'écoute le vent et le bruit des vagues qui me relaxent. Je me sens bien ici, près pour y rester plus d'une journée.

Je monté ma tente et me restaure en discutant avec un italien cyclo-voyageur. Deux finlandais nous accompagnent au bord du barbecue et nous trinquons au silence et à ce paysage magnifique. Quelques heures plus tard, nous sommes étendus à scruter les étoiles et les constellations. Un mélange de français, italien et finnois s'écoute sur les rochers du camping: chacun notre tour nous citons les quelques constellations que nous connaissons. Heureusement, un ingénieux programme sur mon petit ordinateur nous permet de découvrir l'ensemble des étoiles et les formes étranges qui se forment en les assemblant. Le ciel est si clair et il y a peu de pollution lumineuse. Quelques étoiles filantes nous font l'honneur de traverser le ciel. Nous restons ainsi allongé 2h durant puis chacun s'en va se reposer, des rêves plein la tête.

Le lendemain, après un bon repos, je pars visiter l'église et la chapelle qui se trouvent sur l'île. C'est un très vieu batiment en bon état que je découvre ainsi qu'une petite chapelle tout en bois. L'intérieur est magnifique. En visitant le lieu, j'entend quelqu'un crier mon nom. C'est un des finlandais rencontré sur le ferry qui s'approche de moi et me demande si je suis intéressé pour les accompagner sur une île perdue à quelques kilomètre. Là où un artiste a un beau jour décidé d'y construire une maison et d'y séjournér de temps en temps. Sans hésiter, je m'engage à les retrouver le lendemain.

Je continue ma découverte de l'île en empruntant le début d'un fabuleux sentier qui traverse des paysages rocheux et cotoie la mer. Je me trompe d'itinéraire, revient sur mes pas et tombe sur mes amis finlandais. Nous continuerons ensemble l'aventure. Près de la côte, Oskari se déshabille pour sauter dans l'eau glacé de la baltique. Face aux critiques que j'entend, je me lance à mon tour, me laissant glisser avec hésitation sur le mousse pour atteindre l'eau froide qui me saisit. Je barbote quelque minutes, inquiet par les fond marins et sors en vitesse me réfugier sur les rochers. Nous terminons notre découverte devant un bon repas tous ensemble puis un sauna. Je rentre au camping, heureux de cette superbe journée et content d'avoir fait la connaissance de gens si ouverts et plein de gaieté.

Le lendemain, je les retrouve à nouveau au bâteau pour visiter la superbe île. Nous sommes surpris par la pluie et c'est avec plaisir que je laisse l'eau m'imprégner et me mouiller la figure. Le vent s'emmèle. Les éléments sont forts, puissants mais la mer reste navigable. Je  rentre au camping me sécher et me changer et retrouve mes amis un peu après pour partager leur repas et un sauna.

Je passerai encore une journée avec eux puis après avoir partagé de très bons moments tous ensemble, je reprendrais mon vélo vers de nouvelles découvertes. Mon coeur se serre lorsque je leur dit adieux. Les chances sont faibles pour que je les revois. J'ai passé 4 jours exceptionnels avec eux, sans doute les plus forts de mon voyage mais désormais je m'en vais, je les quitte vers une nouvelle destination. C'est dur de se séparer d'eux. Quelques minutes après les avoir pris dans mes bras, je suis seul, personne à qui parler, j'entends mes roues sur le sable et les graviers qui envoient au loin les cailloux un peu plus gros qui résistent à la pression de mes pneus. Mon visage se tort, ma respiration est hésitante, mes yeux se ferment et des larmes envahissent mon visages. Des larmes de joie, de bonheur, de tristesse. Le voyage me fait souffrir, j'ai mal de quitter les lieux et les gens que j'aime. C'est aussi ça la découverte de soit, des autres. Le voyage, est tout ce que j'ai toujours voulu mais parfois, je regrette d'avoir croisé sa route.
Le voyage est juste, il ne trahit pas, ne trompe pas mais il peux devenir particulièrement Cruel.
Voilà les  quelques lignes que j'ai écris dans mon journal. Je recherche toutes ces rencontres, partager toutes ces émotions mais parfois mon coeur n'est pas assez fort pour les abandonner.

J'ai continué ma route ! J'ai pris un énorme Ferry de la taille d'un paquebot me menant en Suède à nouveau, vers la ville de Stockholm. Depuis trois jours, je cours à droite à gauche, explore, parcours la ville à vélo ou à pied. Cette ville est magnifique et il y a tant de chose à voir. Aujourd'hui, lundi, j'ai commencé ma journée de bonne heure, me rendant ves 8h dans le centre ville pour éviter les hordes de touristes. Cette ville possède un réseau de pistes cyclable vraiment agréable et je me suis retrouvé entouré de cyclo-travailleurs ! Quel plaisir de voir autant de gens se rendre au travail à vélo. Chacun son vélo, chaucun son style. Ça se double, ça use sa sonnette. Certain passent à toute bille, d'autre ralentissent et tendent la main lorsuq'ils tournent ou s'arrêtent. J'ai suivi la masse, changeant de pelotons de temps en temps, grapillant quelques secondes au leader, celui devant qui est en costard avec sa sacoche sur le porte bagage. La vie et la ville s'animent. Je découvre le vieille partie de Stockholm avant  l'arrivé des touristes et prend de belles photos. C'est d'ici où la ville est partie, puis elle a progressé et s'est étendue sur de dizaines de kilomètres.

Vers 10h30, j'atteint le musée Vasa. Célébre pour son bâteau du 18ème siècle qui sombré quelques minutes après sa mise à l'eau. Le navire est resté 333 ans sous l'eau puis un jour un personnage farfelu a décidé de le sortir de l'eau. Cela a mis 30 ans avant de sortir le navire, le restaurer et le présenter au public. Mais ces 30 années en valent la peine. J'ai été séduit par la beauté du bâteau. Les ornements sont magnfique et le navire impose respect et silence en le voyant. Je resterais 4h dans ce musée, fasciné par l'exploit de restauration.

Je retrouve finalement mon navire à moi, les cadenas ont tenu bon et personne n'a osé trouver le code libérateur. Je retourne au camping, voguant sur les pites cyclables alors qu'au loin, le Soleil se couche teintant le ciel d'une belle lumière rose.

21 août 2009

A fond les ballons

Mon jour de repos à Rovaniemi était bien mérité. J'ai pu me recharger et être prêt pour affronter de nouvelles étapes. Je quitte la ville sous une forte averse qui m'oblige à m'arrêter et revêtir ma combinaison amphibie... Puis une pluie fine m'accompagne sur la route. Les nuages se déplacent à une allure folle. J'atteins la ville de Kemi, en bord de mer, où je décide de m'arrêter pour la nuit. Le temps s'est amélioré et quelques belles journées s'annoncent.

Les paysages sont désormais moins monotones. J'ai choisi d'opter pour des routes secondaires à faible trafic. J'ai fait le bon choix car certain jours je ne croiserais qu'une dizaine de voitures. Désormais les forêts laissent souvent place à des champs de culture de céréales. Des vieilles maisons en bois qui ont souffert des vents violents et des rudes hivers penchent dangereusement d'un côté. Le jour traverse les murs par endroits. La lumière met en valeur ces paysages que je traverse. C'est magnifique.

Après plusieurs jour de vélo, j'atteins la vile de Jyväskylä où j'envisage de passer la nuit. Malheureusement, le camping est fermé et trop fatigué pour continuer, je m'abandonne à un hôtel bien douillet. Je retrouve le plaisir de dormir dans des draps et d'avoir une vraie serviette ! Le confort se mérite.

Le lendemain, après m'être rassasié au buffet petit déjeuner, j'enfourche le vélo, direction le sud. Un temps grisonnant se présente à moi et il ne suffit que de quelques minutes pour que la pluie tombe sur le pays. Équipé en conséquence, je poursuis ma progression cherchant les indications d'itinéraires cyclables qui souvent sont effacés par le temps. Je finis par prendre une route en terre battue qui pendant 6 km rend ma progression difficile. Persuadé de retrouver une route plus importante, je continue tête baissée sur ce chemin qui se transforme bientôt en terrain glissant à cause de la pluie. Finalement, la route se termine sur un cul-de-sac. Dépité par les conditions, je fais demi-tour bien décidé à rejoindre la ville, sauter dans un train, atteindre Helsinki et en finir avec la Finlande. Après mes 12km inutile, je finit par me remotiver et reprend la route bitumé cette fois-ci. J'atteindrai l'étape en fin d'après midi. La pluie n'aura cessé de s'infiltrer dans mes vêlements. J'arrive au camping trempé mais heureux d'avoir continué.

2 jours me suffisent pour atteindre Helsinki. C'est un réel soulagement de trouver la capitale. Il y a quelques jours, je me battais dans le Nord contre les moustiques et les forêts. Désormais, je suis en bord de mer et profite de ces quelques jours pour découvrir la ville.

 

La Finlande m'aura prouvé qu'avec de la détermination on peut toujours s'en sortir. Plus d'une fois, j'ai pensé aux trains, aux bus pour progresser dans ce territoire monotone. Je n'ai fait que pédaler pendant ces quelques jours et c'est avec rapidité que j'ai dévoré la Finlande. Alors qu'il m'aura fallut près de deux mois pour traverser la Norvège. 12 jours m'auront suffit pour avaler les kilomètres finlandais. La bicyclette peut devenir un moyen de transport particulièrement rapide lorsque le besoin s'en fait sentir !

10 août 2009

Finlande

Au sec, j'écoute la pluie qui vient frapper la tente. Elle me berce, me relaxe, me détend. J'en ai fortement besoin car ces quelques jours en Finlande m'ont bien découragé.

Amélie a repris l'avion il y a 4 jours en Norvège. J'ai du faire face à la solitude qui m'a donné une grande claque deriière la tête. Quelques moments de réflexion en regardant l'avion s'envoler et ramener Lily et son vélo en France en quelques heures... Et moi, plusieurs mois me seront nécessaires pour en faire autant.
J'ai enfourché le vélo et roulé jusqu'à n'en plus pouvoir. Ma tête ne réfléchit plus, j'observe ce paysage qui se transforme mais mon esprit est ailleurs. Déjà en France je crois.

Je passe la frontière Finlandaise et quitte cette chère Norvège qui m'a accueillie pendant plus de 2 mois. La route ne cesse de monter/descendre, à n'en plus finir. Je passe une journée sur les montagnes russes qui au sommet ne me laisse apercevoir que de la forêt... Des kilomètres de forêt se profilent devant moi. J'atteint une aire au bord de la route. Je suis usé, j'ai roulé sans m'arrêter mais j'en avais besoin. Je plante la tente en me battant dérocement contre les moustiques qui ne me lachent pas. Sous la tente, je suis protégé. Je mange et m'endors en pleine forêt.

Pendant 3 jours, les même paysages ont défilé devant mes yeux. De grandes lignes droites de 6km et de chaque coté de la forêt. Aucune visibilité, seulement des arbres grands, petits, biscornus, cassés, malades... Je deviens fou avec ce paysage, j'ai l'impression de ne pas progresser. Pourtant le compteur tourne, il n'a jamais été aussi vite, je m'emplois à fournir la même énergie pour ne pas perdre de vitesse et sortir de ce paysage de folie. J'ai fini par trouver une parade. Mp3 dans les oreilles, j'écoute cette musique qui m'évite de réfléchir. J'ai baissé la tête et mes yeux suivent la ligne blanche devant ma roue. Ainsi, je peux progresser plusieurs heures sans voir cette forêt infinie...

J'ai atteint Rovaniemi et j'ai passé une journée pour me reposer. Desormais, ma route s'emploie à atteindre Helsinki dans une semaine. Par la suite je pourrais rejoindre la Suède et Stockolhm et non les pays Baltes comme je l'avais laissé envisagé au début de mon périple. L'itinéraire s'est modifié mais le voyage ne change pas pour autant...

J'ai appris que la forêt poursuivait sa route à mes côtés, les piles de mon MP3 sont à bloc, Pearl Jam, Neil Young, Ben Harper... vont m'accompagner pendant ces ténébreux kilomètres !!

 

29 juillet 2009

Nordkapp !

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Le 28 juillet, à 20h48min, en compagnie d'Amélie et de 3 autre cyclotouristes, j'ai atteint le bout de la route, atteignant le point le plus au Nord de l'Europe: le Cap Nord. Nous avons démarré la journée sous une pluie fine, peu motivante. Mais après quelques kilomètres, nous avons retrouvé une amie cycliste québécoise rencontré auparavant. Nous avons ainsi roulé à 3, nous relayons de temps en temps pour s'économiser. En cours de journée, les nuages ont finit par se déchirer, laissant apparaître des morceaux de ciel bleu. Quelques heures après il ne restait que quelques nuages résiduels et le Soleil nous chauffait les mollets.
Nous avons atteint l'île du Nordkapp: Mageroya en empruntant un « superbe » tunnel de 7 km sous la mer: 8% de descente d'un coté et 8% de montée de l'autre. Après cette descente aux ténèbres, nous pensions que les  difficultés étaient terminées mais le plus dur était à venir.
Une forte montée nous a assommé à 25km de notre but puis, sans cesse des montées et descentes (Up an Down) comme le relief norvégien sait si bien nous offrir. Dans une descente, nous avons retrouvé des cyclovoyageur Danois qui nous ont accompagné jusqu'au bout de la route. Ainsi après 7h30 de vélo, un léger vent dans le dos et un magnifique Soleil, nous avons foulé la terre du Cap Nord.
Après un repas bien mérité, à 5 dans notre tente, nous avons observé avec délice le couché du Soleil à l'horizon. Je devrais plutôt parler de descente sur l'océan Arctique car le Soleil n'a jamais disparu ! Un lumière rouge, dorée nous a envahi pendant quelques heures donnant aux rochers du Cap Nord un aspect magique, quasi iréel. La lumière rasante s'est fondue dans l'océan et les ombres de la côte déchiqueté du Cap nous ont offert un spectacle saisissant. Nous étions comblés.
Nous avons fini par nous coucher à 2h sous une lumière inépuisable et un vent tempétueux. Nos tentes étaient secouées dans tous les sens. Plus d'une fois nous avons cru que le vent arrachait nos piquets et nous précipitait dans les air. Au petit matin, la brume s'était installée et le magnifique paysage que nous avions vu était désormais envahi de brouillard.
Le vent, toujours présent, nous a donné du fil à retordre pour plier notre tente puis nous somme parti, cette fois-ci dans l'autre sens. Le vent et la météo nous ont fait souffrir sur ces quelques kilomètres. Nous avons fini par semer le vent et trouver une auberge de jeunnesse où une bonne douche nous a fait le plus grand bien !

Désormais, le bout de la route est atteint et les prochains kilomètres me rapprocheront de la France. Ma conquête au nord de l'Europe a atteint son but mais elle ne se termine pas pour autant. Mon retour s'annonce encore très palpitant et particulièrement varié.

J'ai découvert, grâce à ce voyage, tant de paysage, partagé des émotions, des sensations, rencontré des personnages si différents et intéressants. Mais j'ai surtout appris beaucoup sur moi même. La connaissance de soit ne se fait pas en une seule journée, c'est une réflexion qui chaque jour évolue un peu plus, qui ouvre des portes et nous permet de s'éveiller et de découvrir toute la beautée et le bonheur qui nous entoure.

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A la Conquête du Cap Nord
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